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Luc d’Eon. Pour le rayonnement de la culture communautaire

Dans un clip officiel de novembre 2019, un groupe d’élèves des écoles de la région d’Halifax interprétait avec brio une version modernisée de la chanson Briser les murs de Ronald Bourgeois et Lennie Gallant. Cette performance couronnait brillamment le projet La Relève, initié et coordonné par Luc d’Eon, un enseignant de musique de Dartmouth, afin d’encourager les jeunes à chanter en français et à prendre ainsi la relève. Quelle formidable transition pour ce musicien passionné, nommé fin septembre 2019 directeur général de la Fédération culturelle acadienne de la Nouvelle-Ecosse (FéCANE). Revenons brièvement sur le parcours de Luc…

Priorité à la formation

Originaire de Pubnico-Ouest, Luc d’Eon baigne dans la musique depuis l’enfance. Il a appris à jouer de la guitare dès l’âge de huit ans avec son père, le célèbre artiste Wendell d’Eon, et s’est ensuite produit sur quelques scènes musicales. Titulaire d’un double baccalauréat en musique et en éducation musicale, Luc a enseigné la musique à l’école Bois-Joli, à Dartmouth, tout en organisant, après les cours, des activités musicales stimulantes pour les élèves. Aujourd’hui, Luc s’est glissé sereinement dans son costume de directeur général de la FéCANE, fier que les programmes de l’organisme séduisent des participants de tous âges dans une large gamme de disciplines artistiques. Il se réjouit notamment du succès de deux d’entre eux, Stella et Génie Arts, qui illustrent parfaitement l’une de ses priorités : améliorer la formation des artistes de tous les niveaux en Nouvelle-Ecosse…

Dans son programme Stella, la FéCANE soutient chaque année des artistes de toutes disciplines qui portent un projet en français, en se concentrant désormais sur leur formation et leur accompagnement artistique et professionnel. Un exemple ? Le nouveau groupe Hirondelles de Chéticamp a bénéficié de l’expertise de Robert Deveaux, pour découvrir des chansons traditionnelles, et de celle du groupe Vishtèn, pour développer sa carrière et enrichir ses compétences musicales. Avec son programme Génie Arts, la FéCANE permet aux écoles francophones de collaborer en classe, chaque année scolaire, avec des artistes de toutes disciplines. Une illustration ? En 2023-2024, l’artiste-peintre Sylvie Boisvert a travaillé avec des élèves de l’école du Grand-Portage de Sackville sur une peinture à l’aquarelle de l’île George (Halifax), dans une ambiance enthousiaste. Ainsi, en favorisant l’intégration du processus artistique dans les méthodes d’enseignement, la FéCANE encourage les élèves à développer leurs facultés intellectuelles et artistiques.

Et que devient le projet La Relève, cher à Luc d’Eon ? Sa troisième édition s’est concrétisée en 2023 par un album de chansons interprétées en français par une trentaine d’élèves d’écoles de toute la province. Cette fois-ci, ce sont les élèves eux-mêmes qui ont composé les chansons, aidés par une équipe de formateurs et formatrices, avec le soutien des parents acadiens de la province. Luc ne peut qu’être enchanté d’un tel résultat, si emblématique de son parcours d’enseignant.

Finalement, s’il y a deux projets dont il est le plus fier, ce sont les deux concerts du 15 août dont il était le producteur, en 2022 (Havre au tchai) et en 2024 (Congrès mondial acadien). Luc est encore étonné d’avoir pu produire deux spectacles d’une telle envergure en trois ans. C’est sans doute le genre de surprise qu’il affectionne le plus dans son milieu culturel.

Photo d’en-tête : Luc d’Eon (gracieuseté de Luc d’Eon).

Jean-Marc Agator
Paris, France